Service de documentation en études et interventions régionales - Saguenay-Lac-Saint-Jean

Résumé

Notre population saguenéenne vit actuellement une grande crise. Oser affirmer cela dans une ville où, à première vue, tout baigne dans l’huile et où diront certains, le bonheur s’est pratiquement installé à demeure, peut paraître relever du plus profond défaitisme ou passer pour une tentative de déstabilisation. Mais telle n’est surtout pas notre attitude ni notre intention. Si certaines crises sont liées à une conjoncture difficile, celle de l’industrie forestière en est une, la crise à laquelle nous faisons allusion nous est venue d’en haut, tel un véritable cadeau de Grec, un cheval de Troie que nous avons laissé pénétrer en nos murs. Nous aurions pu certes saisir l’occasion qui nous était offerte en 2002, pour raffermir des liens, abattre des barrières, devenir une véritable communauté, mais ce n’est hélas pas ce qui est arrivé. Nous voulons parler évidemment de cette crise d’identité ou de confiance réciproque qui, depuis 2002, n’a de cesse de disperser les énergies, de provoquer parmi nous des débats incessants et de créer trop souvent chez nous des situations où la confusion, la contradiction et la redondance sont comme partie intégrante de notre culture. En toute objectivité, il faut bien réaliser que, sept ans après sa création, du point de vue de l’unité entre ses diverses communautés, cette ville n’est encore qu’une juxtaposition des villes qui l’ont constituée et que cette situation durera longtemps, très longtemps, si ceux qui ont le moyen de trancher ce noeud gordien, refusent d’envisager la solution qui s’impose.